Dans les années 1970, vous avez été une des rares femmes photoreporters à évoluer dans un monde d’hommes, en avez-vous souffert ?
Je ne dirais pas que j’en ai souffert, bien que j’aie probablement réprimé beaucoup de sentiments à cette époque, de manière à survivre. Une bonne façon de survivre est de se rendre moins visible et moins exigeante. Se fondre dans le décor. Cela vous rend plus solitaire. C’était une période où lorsque vous partiez en reportage avec un journaliste, il pouvait imaginer que la journée se terminerait dans son lit. Mais vous savez, il y avait aussi des femmes en position de pouvoir à l’époque, des picture editors par exemple, qui préféraient toujours faire travailler des hommes…
Vous avez été une des premières photojournalistes à refuser la position du prédateur, à chercher à entrer en interaction avec les sujets que vous photographiiez. Aujourd’hui, c’est presque…