Pour trouver une légitimité, les prix d’art contemporain ont désormais une responsabilité accrue à ne pas reproduire des logiques d’inégalité et à trouver des modalités plus justes dans la représentativité et la diversité des artistes sélectionnés. De façon plus ou moins consciente, les prix intègrent toujours les débats qui traversent la société, au-delà des seuls discours sur la « qualité artistique » (prétendument autonome et neutre) ou la « diversité des médiums ». Si, à ses débuts, en 2001, le prix Marcel-Duchamp a pu être attaqué à propos de la place minoritaire accordée à la peinture (contrastant avec sa forte présence dans les collections privées), moins nombreux ont été ceux qui se sont indignés de la sous-représentation des femmes dans la liste des nommés (totalement absentes en 2003, 2005, 2006, 2008, 2009, 2011 et 2014). Une situation qui paraît aujourd’hui impensable, dans un contexte où l’engagement féministe a repris une force indéniable dans tous les secteurs de la société. Lors de la présentation du prix, le 1er février, Gilles Fuchs, président de l’Adiaf (Association pour la diffusion internationale de l’art français) qui organise le prix depuis ses débuts, n’a pas manqué de le rappeler en ajoutant « Parité absolue » à la…
Prix Marcel Duchamp : une année cinéma
La sélection 2018 confirme le principe de parité de genre et souligne un ancrage socio-politique des œuvres, où domine le langage cinématographique.