Incarcéré depuis le mois de septembre dernier dans la prison de haute sécurité de Silivri, non loin d’Istanbul, le jeune photographe turc Çagdas Erdogan passera devant le juge le 13 février prochain. Accusé d’« appartenance à une organisation terroriste », il encourt vingt-deux ans de prison. Les autorités lui reprochent d’avoir photographié la façade d’un bâtiment du MIT, les services secrets turcs. Mais le tort de Çagdas Erdogan est surtout de mettre en lumière les mouvements de résistance sociale qui s’expriment en Turquie. Dans son livre Control, publié l’an dernier, son œil indocile sonde inlassablement les bas-fonds d’une société qui libère, la nuit, les pulsions et les colères incendiaires qu’elle réprime le jour. Ce sont ces images déflagrantes, qui épousent les noires révoltes de l’âme, que le festival Circulation(s) exposera en mars prochain au Centquatre-Paris. Çagdas Erdogan est sous les verrous mais ses images sont libres.