Une telle affluence ferait le bonheur de n’importe quel musée du monde. Pour Gauguin et pour le Grand Palais, où l’exposition s’est tenue du 11 octobre au 22 janvier, elle fait plutôt l’effet d’un demi-succès. Au même endroit et pour le même artiste, 661 548 visiteurs s’étaient déplacés en 1989, et encore 543 866 en 2003. Usure du public devant une valeur sûre trop montrée ? La rétrospective à la Tate Modern en 2011 avait bloqué son compteur à 420 686 entrées. Retour de l’ordre moral, en parallèle aux affaires de harcèlement sexuel ? Le film biographique consacré à l’artiste, sorti un mois avant l’inauguration, avait fait enfler la polémique en raison de sa relation avec une (bien trop) jeune Tahitienne. Air du temps : on se souvient qu’en décembre, une pétition demandait au MoMA de retirer de ses salles Thérèse rêvant, représentation osée d’une muse prépubère de Balthus. Il faut aussi rappeler que le Grand Palais n’était que la deuxième étape de l’exposition, laquelle avait été montrée à l’Art Institute de Chicago de juin à septembre 2017, où elle avait attiré 220 000 personnes.
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