Très discutée outre-Atlantique, l’éthique du « care » (la sollicitude, le souci des autres) s’est développée à partir d’une perspective féministe pour reconnaître le sens social des activités de soin et d’accompagnement d’autrui, souvent jugés subalternes et historiquement réservées aux femmes, aux pauvres ou aux immigrés (et pas toujours rémunérées). Le « care » est devenu un outil critique qui révèle des positions de pouvoir et met à nu l’illusion d’une société composée d’individus autonomes, pour assumer que nos vies sont interdépendantes. Débordant la sphère privée du soin, la philosophe Sandra Laugier a développé une « politique de l’ordinaire », située dans un contexte et fondée sur la parole et la relation, évaluant l’impact concret de nos actions.
Loin des rapports de force
Célia Gondol (née en 1985 à Grenoble et vivant à Paris) inscrit sa…