Libertaire en 1902, fauve en 1905, adepte du primitivisme en 1906, cubiste en 1907, académique en 1913… Insaisissable, André Derain (1880-1954) déroute les historiens de l’art qui lui ont toujours préféré l’homogénéité d’un Matisse, ou la singularité révolutionnaire d’un Picasso. Inclassable, son talent peine à être reconnu à sa juste valeur. À en croire l’exposition que lui consacre le Centre Pompidou, à Paris, la malédiction de l’historien désemparé n’est pas enrayée. Si sa commissaire Cécile Debray annonce que « toutes les monographies servent à repenser la place d’un artiste dans son époque », force est de constater que sa présentation déroule un discours convenu, qui ne bouscule en rien l’image…
André Derain, l’éternel artiste de l’ombre
Une monographie au titre prometteur mais bien trop timorée : bien que le peintre joue un rôle moteur dans l’éclosion du fauvisme et du cubisme, l’exposition du Centre Pompidou ne parvient pas à bousculer l’image de l’artiste suiveur.