Pas de surprise si, en ces temps de réseaux et d’écrans, de nombreux artistes s’intéressent à la vie matérielle des objets et à l’archéologie de la mémoire. Cependant, il y est moins question de se contenter d’une posture mélancolique opposant monde virtuel et monde réel, que d’engager une lecture « matérialiste » à l’intérieur d’une économie loin d’être abstraite. Sergio Verastegui cite souvent le philosophe Alain Badiou pour parler de son rapport aux objets-fragments : « L’important ce n’est pas de savoir ce qu’on a oublié mais de comprendre ce qui fait trace en nous ». Il va jusqu’à placer certains de ses « non-objets » à la manière d’un carroyage archéologique, qui peuvent faire penser à des pièces à conviction sur un lieu de crime – des bouts de choses pas toujours identifiables qu’il nommera « l’effroi du futur ».
Fantômes du refoulé
Son rapport à l’archéologie se concentre moins sur la ruine que…