Puriste, Albert Renger-Patzsch l’est jusqu’au bout de ses petites lunettes rondes d’intellectuel allemand des années 1920. Ces années si fertiles ont vu un certain nombre de photographes, lassés des paysages et des portraits atmosphériques du pictorialisme, se tourner vers le monde des objets et leur rendre leur netteté à travers des cadrages simples et précis, dénués de tout pathos expressif. Albert Renger-Patzsch est sans contexte le chef de file de cette Nouvelle Objectivité, même s’il préférait l’expression « photographie pure », mais paradoxalement, l’histoire a minoré son rôle au profit d’autres figures telles que Karl Blossfeldt ou August Sander. Pour l’historien de la photographie Sérgio Mah, qui s’est lancé depuis deux ans dans un travail de réification d’Albert Renger-Patzsch, cette injustice « tient en grande partie à l’amplitude et la diversité de son œuvre, quand Blossfeldt et Sander ont,…
Albert Renger-Patzsch au Jeu de Paume à Paris
Le Jeu de Paume à Paris présente une rétrospective du photographe allemand Albert Renger-Patzsch, figure de la Nouvelle Objectivité,
qui loin de se cantonner à un thème donné se révèle un vrai défricheur.