Comment expliquer la persistance d’innombrables expositions autour de la notion de « paysage » au moment où les débats font rage pour sortir d’une vision anthropocentrique du monde dans laquelle l’être humain est la mesure de toute chose et vaut comme unique fin en soi ? Car si le « paysage » induit une centralité imposée du regard humain sur la nature, les discussions dans le champ des sciences sociales en sont déjà clairement à défendre un écocentrisme, établissant des rapports de partenariat entre les humains et les non humains et mettant l’accent sur l’interdépendance entre espèces et écosystèmes. Très discuté dans le milieu de l’art, Contre l’Anthropocène, 2017, de T. J. Demos dénonce la manière dont ce concept peut faire écran aux intérêts néolibéraux. S’inscrivant dans ce débat, Tiphaine Calmettes refuse le dualisme société / nature, ou formellement, celui entre la géométrie et l’organique.
Partant de l’observation d’un cactus, elle s’emploie à réorganiser…