« C’est lorsque vous voyez un nez, des yeux, un front, un menton, et que vous pouvez les décrire, que vous vous tournez vers autrui comme vers un objet […]. Le visage est exposé, menacé, comme nous invitant à un acte de violence. En même temps, le visage est ce qui nous interdit de tuer. » Il est recommandé d’arpenter les méandres de la collection Marin Karmitz avec cette pensée du philosophe Emmanuel Levinas en tête. Mille visages y attendent le visiteur. Bienveillants, disparus, happés par la détresse ou la faim, interrogateurs, cramés par le charbon, fermés sur leur énigme… De photo en photo, ils composent le récit tragique du siècle passé, autant qu’une invite à croire, toujours, en l’humanité.
Tel est le tour de force de ce grand homme de cinéma, qui a constitué depuis une…