Devenu culte, le poète américain Jack Spicer, associé à la Berkeley Renaissance des années 1950, figure queer, anarchiste, colocataire un temps du jeune Philip K. Dick, avait une idée singulière du processus d’écriture : selon lui, un auteur fonctionne comme un récepteur radio qui reçoit des transmissions et traduit des voix, martiennes ou fantômes (comme quand il écrit les poèmes post-mortem de Lorca), opposé au « grand mensonge du langage personnel ». Spicer voyait le langage comme le mobilier à travers lesquels ces transmissions se négocient. Ses derniers mots sur un lit d’hôpital à San Francisco seront d’ailleurs « My Vocabulary Did This to Me » (titre de son recueil traduit aux éditions Le Bleu du Ciel). Pierre Paulin serait sûrement d’accord avec ce principe d’un langage qui nous construit (« nous commençons par copier le langage de nos parents », dit-il) et traverse notre rapport à l’histoire culturelle des objets ou du vêtement (« c’est une exposition de voix »,…
Pierre Paulin : poésie matérialiste au Plateau-FRAC Île-de-France
Est-ce que les logos de vêtements que nous croisons dans la rue agissent sur nos corps ? Est-il possible de fabriquer un « look » singulier avec des dénominateurs communs ? En partant d’une histoire culturelle de la basket, Pierre Paulin signe l’une des expositions marquantes de l’année au Plateau / FRAC
Île-de-France à Paris. Elle s’articule autour de notre capacité à transformer les signes culturels dominants et l’érotisme de communautés à venir. Pierre Paulin a participé au Salon de Montrouge 2010.