De tous les artistes dadaïstes, Raoul Hausmann est sans doute celui qui a le plus subi les vicissitudes de l’histoire, tragique, du XXe siècle. Classé n°13 dans la première liste des « artistes dégénérés » établie par les nazis, il est contraint de fuir précipitamment l’Allemagne, dix jours après l’incendie du Reichstag en 1933. Celui qui avait marqué ses contemporains par la rage de ses photomontages dadaïstes devient, à partir de ce moment-là, un artiste apatride. Il fait halte trois ans durant à Ibiza avant de passer par Zürich, Prague, Paris, Londres, Madrid et d’échouer finalement en France, dans le Limousin. Des tracasseries administratives l’empêcheront, jusqu’à sa mort en 1971, à l’âge 85 ans, d’émigrer aux États-Unis comme il le souhaitait. Ces exodes successifs, cette relégation de trente ans dans le village de Peyrat-le-Château, la perte de nombre de ses œuvres au gré des aléas de l’histoire ont contribué à l’oubli, pendant des décennies, d’un artiste dont László…
Raoul Hausmann, artiste à toutes épreuves à Cherbourg
Le Centre d’art Le point du Jour, à Cherbourg, se penche sur l’œuvre photographique de l’artiste Dada Raoul Hausmann, qui vécut la dernière partie de sa vie dans un village du Limousin.