Manadier – éleveur de taureaux en Camargue – et grand amateur d’art, Jean Lafont s’était constitué dans sa demeure une série d’univers étonnants. Disparu en janvier dernier à l’âge de 94 ans, après avoir été directeur artistique des arènes de Nîmes, ce passionné d’opéra était devenu une figure régionale mais avait aussi accueilli et fréquenté les célébrités de la planète, Alain Delon et Romy Schneider, François-Marie Banier, Éric de Rothschild, l’artiste Sophie Calle ou encore Marie-Laure de Noailles, dont une chambre portait le nom. Sa collection sera en vente à Drouot vendredi 22 septembre à 13 h 30 lors d’une dispersion organisée conjointement par Thierry de Maigret et la maison Christie’s. Étonnant parcours que celui de cet esthète né à Saïgon, fou de taureaux, créateur d’un arboretum renommé et d’une boîte de nuit fréquentée par le show-biz. Dans sa bibliothèque dialoguaient des vases Art déco de Jean Luce (est. 1 000 à 1 500 euros), du mobilier de Louis Majorelle, un plat Salade de taureaux de Picasso (est. 20 000 à 50 000 euros) ou encore un pare-feu de Pierre Chareau (est. 20 000 à 30 000 euros). Parmi les pièces les plus singulières de son mas figurent sa chambre de style troubadour, revival du Moyen Âge au XIXe siècle, et celle de Marie-Laure de Noailles ornée de peintures du Réalisme soviétique achetée par Lafont, dont la mère était originaire de Kiev en Ukraine.
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