C’est sous le choc de l’élection de Donald Trump que l’artiste Aram Han Sifuentes a lancé une plate-forme commune de fabrication de banderoles (« Stop aux déportations », « Aliens Welcome » ou « Trop beau pour être binaire ») ayant fini par constituer une bibliothèque où chacun peut les emprunter pour des manifestations. Cette bibliothèque/atelier a été réactivée lors d’Expo Chicago, faisant souffler en pleine foire un peu du climat d’exaspération sensible chez la plupart des artistes. L’une des jeunes stars de la ville, Cauleen Smith, exposait aussi ses banderoles d’agit-poésie à l’Art Institut of Chicago – et a été invitée par la curatrice Katell Jaffrès à participer à l’exposition organisée par le Palais de Tokyo en parallèle de la foire (avec une partition pour des performances/mantras évoquant l’afro-futurisme de Sun Ra au milieu d’un cadran solaire de couleurs). Les banderoles semblent être devenues l’un des supports les plus prisés des artistes, las du trop de subtilité face à l’outrance de l’actuelle présidence américaine, décidés à ne pas laisser de…
Expo Chicago mise sur la dynamique scène locale
Placée sous la direction active de Tony Karman depuis six ans, la foire Expo Chicago, qui s’est déroulée du 13 au 17 septembre, a repris son dynamisme après l’interruption d’Art Chicago, la plus importante foire du continent américain jusque dans les années 1990. C’est tout l’écosystème d’une ville artistique que s’y trouve aujourd’hui réuni, allant des galeries aux institutions en passant par les écoles d’art et les artist-run spaces. Parmi les traits marquants de cette édition, au-delà de l’évident engouement du marché par des supports artisanaux considérés comme mineurs encore récemment (de la céramique à la tapisserie), un souffle politique y était déployé à travers textiles et autres banderoles.