Et si l’on restait au lit ? Dans la langueur des draps de septembre où s’étouffent les cris et crissent les courroux des hommes apprivoisés. Dans ses Bedwork, Soufiane Ababri croque allongé les traits d’hommes au travail, s’ennuyant dans leurs appartements ou revenant harassés en RER. Ils sont parfois au PMU, dans un bar ou une quelconque ruelle où des marchands s’agitent. Le plus souvent chez eux, nus ou chichement vêtus, le sexe lourd et doux comme un nuage. À moins que ne les appelle les beats d’une boîte à musique, les ordres d’un policier, les slogans d’une manif, les pleurs d’un décès. Parfois, les dessins sont manifestement politiques et déclament des slogans. L’un dit : « Brown people can be pink » ; l’autre : « Run, run, run, run, run », à côté…
Portrait de jeune artiste : Soufiane Ababri
Après avoir été invité au Salon de Montrouge 2017, Soufiane Ababri participe à l’exposition de groupe post-diplôme à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon « Productive Contradictions », sous l’égide du commissaire François Piron. Il y présente une série de dessins réalisés depuis son lit où s’animent des corps érotisés et producteurs d’une politique de l’intime aussi fervente que ragaillardie.