La maison Christie’s disperse à Paris à compter de demain, et les 13 et 14 septembre, la collection du décorateur Alberto Pinto, disparu en 2012, et dont la sœur Linda dirige aujourd’hui le cabinet toujours très actif. Près de mille lots estimés de 3,4 à 5,1 millions d’euros reflètent la passion boulimique et éclectique de celui qui a réaménagé les appartements privés de l’Élysée pour les Chirac ou débuté la décoration de l’hôtel Lambert à Paris pour la famille princière du Qatar. Le sheikh Hamad bin Abdullah Al Thani témoigne d’ailleurs dans l’épais catalogue de la vente, soulignant combien il a appris au contact du décorateur d’origine sud-américaine. François Pinault lui-même, propriétaire de Christie’s, loue en ouverture sa « religion de l’excellence ». Les arts de la table, de la porcelaine chinoise aux carafes les plus raffinées, forment les deux tiers de la dispersion. Christie’s a recréé dans ses salons d’exposition l’atmosphère de ces dîners mondains très courus qu’il donnait quai d’Orsay. Parmi les pièces phares de cet ensemble aux vastes horizons géographiques figurent une très jolie paire de cabinets anglo-indiens en marqueterie d’ivoire gravé de la fin du XVIIIe siècle (est. 50 000 à 80 000 euros), plusieurs meubles de Claude Lalanne dont un tabouret Crococurule de 2008 (est. 80 000 à 120 000 euros), ou un portrait
de Lucien Guitry par Édouard Vuillard provenant
de la collection d’Hélène Rochas (est. 150 000 à
200 000 euros), l’un des tout derniers achats d’Alberto Pinto.
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