Comment expliquer le peu d’influence qu’exerce en France le philosophe Boris Groys, tenu pour le philosophe de langue allemande le plus lu actuellement dans le monde de l’art anglo-saxon ? S’agit-il des suspicions françaises vis-à-vis du débat sur la postmodernité, dont l’auteur établit la critique sans pour autant nier l’impact, à l’image d’un Fredric Jameson ? Son influence nous arrive ainsi par ricochets, à l’image de la lecture de Du Nouveau : essai d’économie culturelle (1993) par l’artiste finlandais Aapo Nikkanen, installé à Paris. « Pour Boris Groys, l’impératif de nouveauté de la modernité ne peut rien changer, explicite l’artiste, car cette nouveauté s’établit en comparaison avec d’autres œuvres et à l’intérieur de structures préexistantes (et non pas en relation avec une réalité extra-culturelle ou une vérité) ». Plutôt que de penser l’art, ce philosophe veut penser le monde à partir de l’art, ce qui a inspiré l’artiste à imaginer son propre musée, construit en carton le…
Portrait de jeune artiste : Aapo Nikkanen
Le travail d’Aapo Nikkanen peut autant créer des situations artisanales, l’exposition devenant une performance, qu’engager une réflexion sur nos vies connectées, les nouvelles formes de storytelling sans auteur, la traçabilité de nos mouvements et la disparition de la privacité et de la possibilité d’oublier. Après une participation au Salon de Montrouge en 2014, Aapo Nikkanen a cofondé The Community avec des artistes finlandais à Paris (invités récemment par Laëtitia Badaut Haussmann dans son exposition à la Maison Louis Carré dans les Yvelines) et exposera en octobre à Glassbox (Paris).