Par cycles, est régulièrement annoncée la mort de l’ironie dans l’art – des ouvrages de David Foster Wallace aux films du Dogme 95, jusqu’à la revendication d’une forme de sincérité à la dernière Biennale du Whitney à New York –, suivant la gravité imposée par des événements ou des crises majeures. La thèse retenue par Anne-Claire Schmitz, directrice de l’espace indépendant La Loge à Bruxelles, pour le Prix Fondation d’entreprise Ricard de cette année porte sur ce refus du cynisme et du relativisme post-modernes. Selon elle, ces sept artistes adoptent une attitude engagée, portée par une forme de célébration et d’optimisme franc et bienveillant. Cela lui permet de s’éloigner des codes esthétiques corporate de l’art post-Internet, devenus sans doute trop confondants en plein régime de la post-vérité et des fait alternatifs, mais aussi (plus étonnamment) du retour spirituel à la ruralité à grands renforts de céramiques, tapisseries et performances rituelles. « Les Bons Sentiments » est l’une des…
« Les bons sentiments » du Prix Fondation d’entreprise Ricard 2017
Quels sont les lignes de force qui se dégagent de l’édition 2017 du Prix Fondation d’entreprise Ricard ? Refusant la production déléguée, l’abstraction ou l’ironie, les artistes choisis par la curatrice Anne-Claire Schmitz font corps avec leurs sujets, qu’il s’agisse de créer en s’inventant une communauté ou d’explorer des formes de célébration et d’engagement issues des cultures underground.