Le grand antiquaire parisien Bernard Steinitz s'est éteint le 17 octobre, à l'âge de 79 ans. Enfant d'immigrés juifs venus des frontières de la Russie et de la Pologne, il était né en 1933 à Dijon. C'est en 1968 qu'il ouvre la maison Steinitz à Paris, rue Rossini, après avoir longtemps fait ses classes en travaillant pour d'importants antiquaires de la capitale. Très vite, il se taille une réputation internationale, notamment auprès d'une clientèle de décorateurs de premier rang, pour sa capacité à dénicher des pièces exceptionnelles et très éclectiques, principalement des XVIIIe et XIXe siècles. Son stock d'objets d'art et de meubles sis aux Puces de Saint-Ouen, couplé à un important atelier de restauration, était devenu également légendaire, avant d'être en partie dispersé par Christie's à New York, Londres et Paris en 2007, puis en juin 2012 à New York. Pilier de la Biennale des Antiquaires, Bernard Steinitz fut aussi un grand bienfaiteur des musées, tels que le Louvre, destinataire de plusieurs importantes donations. « Bernard n'est pas seulement un grand antiquaire. Non seulement il aime les objets, mais il traite les personnes avec le même soin et le même respect, toujours content d'aider tant les amateurs débutants que les plus éminents collectionneurs », écrit Daniel Alcouffe, conservateur honoraire du Louvre, dans le catalogue de la dernière vente de Christie's. Son fils Benjamin a repris le flambeau en inaugurant en 2009 une nouvelle galerie au 77, rue du Faubourg-Saint-Honoré, à quelques numéros d'une des adresses précédemment occupées par son père.