« Lorsque j’ai découvert le livre Love on the Left Bank, j’ai compris que j’avais trouvé là quelqu’un qui m’avait devancée. Un authentique prédécesseur. L’impression d’avoir trouvé un amoureux. Ou un frère », a confié Nan Goldin à propos d’un des livres culte de l’histoire de la photographie du XXe siècle, celui du Néerlandais Ed van der Elsken. Publié en 1956, Une histoire d’amour à Saint-Germain-des-Prés a valu au photographe une renommée immédiate tant il chahutait les codes – visages émergeant d’un outrenoir, séquençage nerveux, mise en page plus rythmée qu’un solo de Charlie Parker et ce tempo frénétique d’une jeunesse situationniste qui fait exploser le cadre. Avec ce livre, Ed van der Elsken construit une histoire d’amour belle et funeste dont il est partie prenante, associant l’instantané et la mise en scène, le journal intime et la fiction. Précédent Nan Goldin de trente ans, il explore ce langage trouble des corps juvéniles qui expriment à la fois l’ivresse et l’égarement, l’agitation et…
Ed Van der Elsken, le photographe qui dit « Eye love you » au Jeu de Paume
Au Jeu de Paume à Paris, l’exposition foisonnante consacrée au photographe néerlandais Ed van der Elsken (1925-1990), loin de se limiter à ses travaux sur la bohème de Paris et d’Amsterdam des années cinquante, étonne par l’ampleur de son œuvre.