En 2000, les nains de jardin avaient envahi Bagatelle à l’instigation d’un jeune conservateur de musée, Laurent Le Bon. Aujourd’hui président du musée national Picasso-Paris, ce dernier dévoile au Grand Palais une passion pour les jardins qui ne s’est pas démentie. Certes, il ne renie pas le passé en proposant dans le parcours une « Nanogénèse ». Mais l’exposition « Jardins » se situe davantage dans le prolongement des recherches qui l’avaient mené, avec Valentine de Ganay, à publier un ouvrage sur Courances (2003). Le sujet est vaste et la manifestation parisienne se présente comme une coupe géologique, présentant les différentes strates d’une thématique qui reste encore largement à explorer. Est-ce dû à son aspect éphémère, à cette sempiternelle opposition entre la nature et la culture, toujours est-il que le jardin a été largement écarté de l’histoire de l’art et ses artistes ignorés ou oubliés, à la différence notable d’André Le Nôtre, qui a d’ailleurs fait l’objet d’un bel éclairage au château de Versailles pour célébrer les 400 ans de sa naissance en 2013-2014. L’exposition parisienne cherche à réparer ce tort dans une approche généraliste annoncée par un titre on ne peut plus sobre, « Jardins », tout en se concentrant, faute de place, sur une histoire européenne, pour ne pas dire française, tout à fait assumée.
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