Au mois d’avril, pas moins de trois magazines phare de l’art contemporain consacraient leurs couvertures au climat politique. Spike titrait : « Est-ce que l’art peut faire quelque chose ? » ; Frieze affichait : « Quelle est l’importance de l’art en tant que forme de contestation ? » ; et Texte zur Kunst déclarait : « Eux, c’est nous », à propos des réfugiés et de l’hospitalité (comment sortir de la fabrication d’un « eux » ?). La réponse viendra du cinéaste Alexander Kluge dans l’e-flux journal publié ce même mois : l’art ne peut pas résoudre les problèmes de 2017 mais peut commencer à imaginer des réponses à ceux de 2036, dans une sorte de « réalisme futuriste ». Pour ne pas se limiter à des constats, de nombreux artistes et curateurs semblent avoir compris la nécessité de changer le langage employé pour parler d’art en cherchant des outils dans l’anthropologie, les études culturelles, la politique des identités, la…
Jeune artiste : Éléonore de Montesquiou
Le futur serait-il un travail de la mémoire ? Les films, posters et journaux d’Éléonore de Montesquiou, qui a participé au 43e Salon de Montrouge en 1998, révèlent l’histoire turbulente de l’Estonie et se confrontent aux dilemmes de l’identité, de l’exil et de la peur de l’autre. À partir de recherches sur les villes secrètes soviétiques ou une ancienne usine d’appareils radio, elle place les femmes au centre et met à nu l’artifice des frontières. Invitée par la curatrice Katerina Gregos, elle participe actuellement à une exposition de la Kunsthalle de Mulhouse.