La notion d’opéra et son fantasme d’art total continuent de hanter les pratiques performatives des artistes (contrastant avec leurs moyens souvent dérisoires), mais qu’en est-il du théâtre ? La vision parfois figée qui l’entoure cache une méconnaissance des débats et transformations qui le traversent. L’artiste catalan Oriol Nogues faisait des études d’art dramatique à Barcelone quand il y a vu, en 2007 au MACBA, l’exposition « Un théâtre sans théâtre » orchestrée par Bernard Blistène et Yann Chateigné, plutôt tournée vers les avant-gardes historiques. Face à ce que les curateurs considéraient comme la domination du cinéma sur la culture visuelle du XX e siècle, il était redevenu nécessaire de repenser le théâtre en tant que forme artisanale et refoulé de la modernité (le temps réel, le statut éphémère et la culture performative populaire : l’action de rue, le rock, le cabaret, le défilé carnavalesque ou le rituel). Leur exposé…
Portrait de jeune artiste : Oriol Nogues
Les débats actuels du champ théâtral peuvent-ils fournir des outils de réflexion pour l’art contemporain ? Qu’il emprunte au « théâtre postdramatique » (refusant le seul primat du texte) ou au « théâtre documentaire » (assumant que le réel est déjà fictionnalisé), Oriol Nogues met les pratiques amateurs au centre de sa réflexion sur l’auto-narration, les rituels communautaires et la misanthropie. Après avoir participé au Salon de Montrouge en 2009, il expose dans l’exposition « Re-Visions » à La Capella à Barcelone, dans le cadre de Loop Fair.