Tous les héritages ne sont pas faciles à recevoir. Les enfants d’Emil Bührle (1890-1956), un riche industriel allemand qui s’est établi à Zürich lors de la montée du nazisme, en savent quelque chose. Après avoir fait fortune avec une usine de machines-outils d’Oerlikon transformée durant la Seconde Guerre mondiale en une multinationale d’armement, fournissant les Alliés jusqu’à l’armistice de 1940, puis le IIIe Reich, l’homme issu d’un milieu modeste et sans prédisposition aucune pour l’art a investi à grands frais dans une collection faramineuse de centaines de tableaux anciens et modernes. De 1937 à 1956, soit l’une des périodes les plus sombres du marché de l’art devenu fort attractif du fait de l’afflux massif d’œuvres aux origines douteuses, il amassa plus d’un demi-millier de toiles signées Monet, Pissarro, Renoir, Degas, Corot, Courbet et Gauguin, ou Frans Hals, Guardi, Gérard ter Borch ou encore de l’entourage de…
La collection Bührle exposée en toute transparence à la Fondation de l’Hermitage à Lausanne
La Fondation de l’Hermitage, à Lausanne, accueille sur ses cimaises une poignée de tableaux de la prestigieuse collection Bührle. Loin des discours historiographiques qui alourdissent souvent ces expositions de collections privées, le parcours met en lumière la qualité d’un ensemble impressionniste et moderne, et les écueils rencontrés par son collectionneur.