« Notre projet tient la route », tonne Philippe Bélaval, en référence à peine voilée aux tergiversations qui ont émaillé la transformation de l’Hôtel de la Marine. Après la levée de boucliers qu’avait suscitée en 2010-2011 l’hypothèse d’une cession de l’ancien Garde-Meuble de la couronne devenu fief de l’État-major de la Marine de la Révolution à décembre 2015, il faut reconnaître que les intentions actuelles réaffirment son caractère public et inaliénable. Toutefois, en période de vaches maigres, l’œuvre d’Ange-Jacques Gabriel, architecte du roi, est promise à la rentabilité au gré d’un projet hybride, tant par ses financements que par son contenu. Le monument sera donc scindé en trois parties distinctes, tandis que la cour des ministres sera couverte afin d’y installer les services d’accueil. Les arcades du rez-de-chaussée, donnant sur la prestigieuse place, accueilleront un restaurant et un café, où sera développé un discours « culturel et historique » sur les grands classiques de la cuisine française. « On ne viendra pas seulement y prendre un café, mais on y découvrira…
Hôtel de la Marine : quand le patrimoine change de modèle économique
Après huit années de suspens, rebondissements et polémiques, l’Hôtel de la Marine, place de la Concorde à Paris, est repris en main avec un projet hybride porté par le Centre des monuments nationaux (CMN), qui ouvrira à l’horizon 2019. Lors de sa présentation le 28 mars, Philippe Bélaval, président du CMN, a révélé une structure au modèle économique inédit pour un monument historique public. La gestion autofinancée qui se profile serait-elle le signe d’un changement dans la politique patrimoniale française ?