Alors que l'examen du projet de loi de finances 2013 débute aujourd'hui à l'Assemblée nationale, les maires PS de sept grandes villes de France - Paris, Lyon, Lille, Toulouse, Grenoble, Strasbourg et Dijon - ont exprimé hier leur opposition à l'intégration des oeuvres d'art dans le calcul de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF). « Cette mesure, si elle était adoptée, constituerait une entrave directe à l'enrichissement culturel et artistique de notre pays et, par là même, à son rayonnement international », écrivent dans un communiqué commun Bertrand Delanoë, Gérard Collomb, Martine Aubry, Pierre Cohen, Michel Destot, Roland Ries et François Rebsamen. « Ne décourageons pas nos collectionneurs alors qu'ils constituent l'un des piliers de l'accompagnement de la création artistique et de la préservation de notre patrimoine. Nous, maires de grandes villes de France, pouvons en témoigner car les musées de nos villes et de nos métropoles s'enrichissent progressivement de collections constituées par des particuliers, et sont parfois même dans leur totalité nés de telles donations ». L'Association de diffusion internationale de l'art français (Adiaf) a aussi diffusé hier un communiqué de son président Gilles Fuchs. « Les collectionneurs ne refusent pas de contribuer à l'effort de solidarité demandé auquel ils vont participer fortement en tant que contribuables, écrit-il. à l'heure où l'on constate une diminution de nombre d'entreprises mécènes, une baisse des investissements publics, ils veulent que leur rôle d'acteur de la filière soit compris. La relation qui se noue entre artiste et collectionneur va bien au-delà d'un simple acte d'achat : ils contribuent à la production de leurs oeuvres, à la réalisation de leurs catalogues… Les collectionneurs sont les partenaires des artistes et les complices de la création de leur génération » (lire aussi les tribunes pages 10 et 11).