L’archéologie a souvent passionné les artistes pour sa capacité à actualiser en permanence l’interprétation des objets. L’un des axes de recherche de l’anthropologue Arjun Appadurai est précisément la traçabilité de cette vie sociale des choses, soulignant que leur valeur s’appuie sur des constructions culturelles. Sa « biographie des objets » est faite de réappropriations, adaptations, résistances locales et « indigénisations » plutôt que d’un sempiternel discours sur l’homogénéisation de la globalisation. C’est un auteur très présent dans l’actuelle exposition de la Fondation Kadist « Recouvrir, ensabler, copier, traduire, restituer » à Paris, qui n’esquive pas les conflits d’intérêts au sein de l’archéologie concernant les récentes demandes de restitutions postcoloniales. Pourtant, la restitution est d’abord symbolique : qui écrit l’histoire et de quel point de vue ? Il est curieux, par exemple, qu’au moment d’évoquer…
Portrait de jeune artiste : Théo Mercier
Accompagnant son virage surprenant vers le théâtre, le ton des expositions de Théo Mercier a lui aussi changé, faisant de l’archéologie un outil pour comprendre la guerre des mémoires dans la fiction de l’Histoire. Les copies romaines des classiques grecs seraient-elles une anticipation des appropriations culturelles actuelles ? Après avoir présenté ses œuvres au Salon de Montrouge en 2009 et en avoir été l’invité d’honneur en 2013, l’artiste expose à la galerie Bugada & Cargnel à Paris, avant le Museo Experimental El Eco, à Mexico, tandis que ses spectacles seront à l’automne au Théâtre Nanterre-Amandiers (Nanterre), à La Ménagerie de verre (Paris) et au Festival Actoral (Marseille).