Diligenté par The European Fine Art Foundation et rédigé désormais par le professeur Rachel Pownall (Université de Maastricht), avec le concours d’Artnet pour les données, le traditionnel Art Market Report de Tefaf livre un aperçu du marché global, enchères et galeries comprises. Dans ce document que Le Quotidien de l’Art a pu consulter en avant-première, les analyses soulignent que 2016 a été marquée par des changements de marché et de goûts. « Le marché européen a grossi, les Amérique ont décliné et le marché asiatique s’est montré stable, avec une forte croissance en dehors de la Chine [dans cette zone] », pointe le rapport. En raison notamment des incertitudes politiques aux États-Unis et au Royaume-Uni, « vendeurs et acheteurs recherchent la discrétion sur leurs transactions, et ce au bénéfice des marchands ». Et d’ajouter : « la discrétion est une tendance paradoxale cette année dans la mesure où Tefaf lutte pour une transparence permettant d’appréhender la taille du marché global ». L’activité des marchands a bondi en 2016 de 20 %. Les transactions des galeries comptent pour 62,5 % du marché de l’art, estimé à 45 milliards de dollars, en hausse d’un milliard comparé à 2015 (+1,7 %). Elles représenteraient donc selon ces analyses un volume bien plus important que celui des maisons de ventes aux enchères, qui ont constaté l’an dernier une contraction de leurs résultats globaux en ventes publiques. Les enchères aux États-Unis ont ainsi encaissé une chute de 41 % des volumes, bien plus forte que la baisse du nombre de lots consignés (-9 %). Grosse exportatrice d’œuvres d’art, l’Europe reste à ce jour la partie du globe offrant la plus forte concentration de marchands et de galeries, comptant pour 54 % du total mondial. Ces derniers sont donc les grands bénéficiaires d’une période avide de discrétion, tandis que, comme le souligne l’Art Market Report, les grandes foires – à l’instar de Tefaf Maastricht – restent pour les professionnels un passage obligé pour engranger le plus grand nombre de nouveaux contacts.