Sarah Hugounenq_Comment dépasser l’image d’un musée conçu comme un hymne aux armées françaises ?
David Guillet_Le musée de l’Armée est créé en 1905, dans l’ambiance d’une Troisième République laïque et militarisée. Il est la fusion d’une institution scientifique, le musée d’artillerie des polytechniciens, devenu le musée des militaires archéologues et ethnographes, et du musée historique de l’armée constitué dans le sillage du travail des peintres militaires comme Ernest Meissonier ou Adolphe de Neuville. Quand on regarde nos collections, nous avons quantité de pièces qui témoignent d’une autre réalité que celle patriotique : l’intérêt pour l’Autre. On le voit à travers les objets d’anthropologie ou d’archéologie rapportés par les militaires, désireux de garder une trace de la colonisation. C’est une opportunité merveilleuse de repenser les liens entre sciences dures et sciences humaines. Nous avons tenté de mettre en évidence ce double aspect de notre ADN dans nos dernières expositions.
La pluridisciplinarité est au donc au centre de vos préoccupations…
Oui. Autant que possible, nous mêlons l’archéologie à l’anthropologie, l’histoire de l’art à l’histoire des représentations… Les objectifs de la nouvelle programmation sont de renouveler l’intérêt pour l’institution, et d’offrir un regard neuf sur son propos. Aujourd’hui, ce qui nous…