Jannis Kounellis n’est plus. Ce membre éminent de l’Arte Povera s’est éteint à l’âge de 80 ans à Rome le 16 février. Né en Grèce en 1936, il avait étudié à l’Académie des Beaux-Arts de Rome. Il fit partie des pionniers de l’Arte Povera, expression du critique Germano Celant – aux côtés d’artistes tels qu’Alighiero Boetti, Luciano Fabro ou Michelangelo Pistoletto. Il était l’un des plus singuliers parmi ce groupe prônant un recours aux matériaux pauvres, la valorisation du processus créatif et la révolte contre la société de consommation. Dans les années 1960, il invente un vocabulaire fait de signes typographiques peints sur fond clair. Mais très vite il trouve son plein épanouissement, sa maturité à travers des installations impressionnantes et animées par des êtres vivants, à l’instar de la performance emblématique de 1969 à laquelle participaient douze chevaux à la galerie L’Attico de Fabio Sargentini, à Rome. La performance équine sera réactualisée en 2002 à la Whitechapel Gallery à Londres puis en 2015 à New York à la galerie Gavin Brown. Au fil des années, l’artiste régulièrement présent dans les plus grandes foires et biennales, avait aussi manié le coton, le feu, de banals sacs de toile de jute, des pierres ou de morceaux de viande, en clin d’œil à Rembrandt et Soutine. Il avait exposé au musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne Métropole en 2014-2015 (lire Le Quotidien de l’Art du 17 décembre 2014) et à la Monnaie de Paris l’an dernier.