Le climat d’urgence politique qui commence à pointer dans le milieu de l’art à dix semaines d’élections à haut risque, se traduit aussi dans une envie concrète d’agir de façon collective et décloisonnante. Face aux risques évidents de l’entre-soi, les artistes cherchent à inventer d’autres formes de débat et d’écoute. Conséquence logique du renouveau actuel des lieux d’exposition gérés par les artistes, l’envie de réfléchir à des modalités d’apprentissage et d’« empowerment » par le langage commence nettement à porter ses fruits. Certaines œuvres collectives valent bien des expositions, ou les débordent – l’une des plus conséquentes actuellement à Paris est l’Université Libre mise en place par les artistes César Chevalier, Rafaela Lopez et la curatrice Flora Katz au DOC ! (http://doc.work/). C’est dans cet artist-run space que s’expérimente la prise de parole, aussi bien à travers la poésie que sur un vrai ring de boxe où s’échangent des coups…
Jeune artiste : Till Roeskens
Est-il possible de transformer sa parole en œuvre collective ? Tel un conteur, traversé par les voix des rencontres qu’il reconstruit en récit, Till Roeskens, qui a participé au Salon de Montrouge en 2009, dessine des cartographies orales et des modalités précaires d’habiter le monde. Il expose actuellement dans « Vocales », l’exposition proposée par Céline Poulin, Marie Preston et Stéphanie Airaud au CAC Brétigny.