Lors de la dernière édition de la Brafa, qui s’est tenue à Bruxelles en janvier, le marchand belge Didier Claes présentait sur son stand une trentaine de pièces d’art africain dont une importante statue Songye disponible pour plusieurs centaines de milliers d’euros. L’ensemble provenait d’un homme d’affaires belge qui avait constitué cette collection depuis moins de dix ans et devait s’en dessaisir. Le galeriste bruxellois, spécialiste notamment du Congo, lui avait consacré un catalogue soigné la mettant en valeur. Son propriétaire a choisi un marchand, et non une maison de ventes, pour disperser ses œuvres. La preuve que, face aux armes puissantes des firmes mondiales d’enchères – maillage international, label soigneusement entretenu, communication massive, énorme fichier de clients… –, les galeristes conservent des cartes en main. L’une des plus évidentes est l’hyperspécialisation. « Le choix du marchand [de préférence à la maison de ventes] se justifie quand les œuvres en jeu sont en parfaite adéquation avec le positionnement de mono-spécialité de la galerie », explique le Parisien Franck Prazan. Sa galerie s’est vue confier une mission prestigieuse par le MoMA de New York : vendre…
Enquête : Marchands et collections, partenaires particuliers
Face à la force de frappe des maisons de ventes, entre enchères et ventes privées, antiquaires et galeries gardent des cartes en main pour décrocher de prestigieuses collections. Enquête sur les raisons qui conduisent leurs propriétaires à leur confier ces importantes transactions.