Le 26 janvier, le tribunal de Daejeon, en Corée du Sud, a déclaré que la statuette du bodhisattva Kanzeon, volée en 2012 au temple Kannonji, sur l’île japonaise de Tsushima, ne sera pas restituée au Japon mais restera en Corée. La pièce datant de la période unifiée de Silla (672-918) devrait être remise au temple coréen Buseoksa, à Seosan, qui affirme en être le propriétaire originel. L’œuvre est pourtant inscrite sur la liste des biens culturels du département de Nagasaki, au Japon. De plus, une autre statuette volée en même temps a déjà été remise par Séoul au gouvernement nippon suite à l’arrestation des malfaiteurs en 2013. Les destins mêlés des deux pays sont à l’origine de ce litige. Selon les responsables du temple du Buseoksa, ce dernier aurait possédé la statue pendant quarante ans à partir de 1330 (dynastie de Koryo, 918-1392), date présumée de sa réalisation, jusqu’à un pillage par des pirates japonais. Le vol est présumé selon les experts par le fait de l’absence de documents attestant d’un don au temple japonais Kannonji. Le supérieur du temple coréen s’est félicité de cette avancée pour les restitutions des biens coréens dispersés dans le monde. Selon l’Institut national de recherche sur l’héritage culturel, 66 295 œuvres se trouvent au Japon, dont une partie exportée pendant la période coloniale, entre 1910 et 1945, 42 293 aux États-Unis ou encore 10 792 en Allemagne. Mais certaines pièces se trouvent également en Chine et en France.