L’accrochage du musée d’Orsay n’échappe pas au travers laudatif des grandes rétrospectives. Dandy et républicain, Frédéric Bazille était jusque-là considéré comme un compagnon de route fortuné et généreux, évoluant sans prétention dans le cercle impressionniste. Le bourgeois protestant est aujourd’hui considéré comme précurseur de l’impressionnisme. Dès la première salle de la rétrospective du musée parisien, nous est présenté un tempérament ambitieux et indépendant, désireux de réformer la peinture, au même titre qu’un Manet, Cézanne ou Degas. Pourtant, de la Nature morte au Héron (1867) à la Tireuse de cartes (1869), en passant par sa Scène d’été (1869-1870)…
Bazille, le dandy exalté au musée d’Orsay
Bourgeois, républicain, mécène, mort avant même l’éclosion de l’impressionnisme, Frédéric Bazille (1841-1870) résiste aux classifications. La nature n’aimant pas le vide, et les historiens de l’art non plus, le musée d’Orsay, à Paris, a décidé de réexaminer son œuvre à l’aune des nouvelles appréciations sur l’histoire de l’art. La démonstration d’un peintre précurseur de l’impressionnisme tient mal la route, mais le parcours l’assoit sans conteste au rang d’artiste prometteur, fauché trop tôt.