Il n'est pas toujours facile de reconnaître que l'on vient de découvrir un nouveau grand photographe. On hésite, on tempère, on repère les influences manifestes - Christer Stromholm, Anders Petersen, Mario Giacomelli... On craint de s'emballer et puis on se lance et prononce un nom : Erwan Morère, 27 ans et une première exposition du bout du monde (Canada, Islande, Mongolie... ) présentée dans le cadre des Rencontres d'Arles. À quoi repère-t-on un photographe qui sort du lot ? À la danse des spectateurs devant ses images. Ils avancent, ils reculent, ils s'attardent sur une photo, ils plissent les yeux… Il est difficile de faire le tour d'images alignées sur le fil de l'horizon, semblant défier les limites du cadre, se déployant à l'infini et défiant les lois de la pesanteur. Il y a trop de noir et trop de blanc dans les photos de Morère,…