Le projet de réinventer une école serait-il devenu plus stimulant pour les artistes que l’exposition ? L’ombre historique du Bauhaus et du Black Mountain College, deux modèles pédagogiques expérimentaux qui ont marqué l’histoire des avant-gardes, et celle de l’Institut des hautes études en arts plastiques à Paris (1985-1995) de Pontus Hultén, Sarkis, Buren et Serge Fauchereau, plane sans doute sur ceux qui s’y essayent. Mais quelque chose s’est transformé, car les nouveaux programmes pédagogiques autogérés par des artistes et curateurs ont pris des formes parfois contradictoires, allant du simple programme de conférences à la presque société secrète. S’ils refusent pratiquement tous les hiérarchies à la faveur de l’autogestion et de la gratuité, ils peuvent autant être une réponse à l’escalade du néolibéralisme et des frais de scolarité (l’Open School East crée à Londres en 2013 par Anna Colin et Laurence Taylor) qu’un…
Jeune artiste : Hélène Deléan, faire école
L’école est devenue une forme artistique à part entière et toute une nouvelle génération d’artistes explore des pédagogies non hiérarchiques et autogérées, cultivant un certain goût des sociétés secrètes. Hélène Deléan, qui a participé au 58e Salon de Montrouge en 2013, privilégie les modalités collectives de coproduction de savoirs à la documentation et à l’exposition. Il y est toujours question de prise de parole, pouvant employer les codes du karaoké, de la biennale ou de l’émission télévisuelle. Autour d’un dispositif mobilier inclusif, elle présente son projet avec Clément Caignart demain, samedi, à 16 heures à Glassbox à Paris.