Nous nous sommes tant aimés. Nous ne vieillirons pas ensemble. Les titres des films d’Ettore Scola et Maurice Pialat épousent l’état d’esprit des professionnels de la culture. Leur histoire d’amour avec les socialistes, commencée avec panache sous l’ère Jack Lang, et préservée tant bien que mal jusqu’en 2012, a tourné au vinaigre. Ce n’est pas le colloque « Socialisme et culture », organisé les 26 et 27 janvier par la Fondation Jean-Jaurès, à Paris, qui pourrait dire le contraire. Le monde de la culture est déçu, très déçu de la politique culturelle menée sous le quinquennat de François Hollande. Ou plutôt de son absence de vision, de souffle et d’enthousiasme. De considération aussi, lui qu’on voyait dans le documentaire à l’Élysée, un temps de président, exhorter Fleur Pellerin, fraîchement nommée ministre de la Culture, à « se taper tous les soirs un spectacle », de dire « que c’est bien, que c’est beau » parce que les professionnels de la culture « veulent être aimés ». Le manque d’amour, on peut toujours composer avec. L’absence de moyens, c’est plus compliqué. Le coup de rabot porté dans le budget du ministère de la Culture a été sans précédent : - 4 % en 2013, - 2 % en 2014.…
La culture, grande absente du débat politique de la présidentielle
Gauche ou droite, le monde de la culture se désespère d’un quinquennat qui aura retiré toute priorité à la culture.