Peut-on mesurer l’impact dans le champ de l’art de la prolifération des études postcoloniales, vingt-sept ans après « Magiciens de la Terre », l’exposition marquante de Jean-Hubert Martin ? Ce qui a d’abord changé, c’est le langage pour en parler. Après la réflexion postcoloniale, il s’agirait maintenant de « décoloniser » : s’engager devant l’urgence politique, dans l’héritage direct des mouvements anticoloniaux et en privilégiant les pensées locales et les circulations intellectuelles Sud-Sud. Cela s’inscrit dans un cadre d’action plus général cherchant à décoloniser les rapports de pouvoir (de façon intersectionnelle, croisant la réflexion sur les classes sociales et les identités de genre), ne pouvant plus s’abriter derrière une pseudo-neutralité scientifique. Au-delà de la déconstruction, il faut donc agir. L’artiste Kader Attia a ouvert La Colonie, un lieu de vie et de débat qui est en train de transformer le paysage culturel à Paris, tandis qu’un nombre croissant de colloques (à l’image…
Portrait de jeune artiste : Yoan Sorin
Prenant appui sur sa biographie mais l’inscrivant dans le contexte plus vaste de l’histoire de la pop culture et du sport, Yoan Sorin cherche à décoloniser la notion d’identité, retournant les codes du « blackface », de la boxe, de la contrefaçon et du hip-hop. « Que peut faire un guide dans une grotte préhistorique à part raconter une fiction des origines invérifiable ? », s’interroge-t-il. Il expose au FRAC Pays de la Loire (Carquefou) et à l’Espace d’art contemporain HEC (Jouy-en-Josas). Il fait partie du collectif Woop qui a exposé au 58e Salon de Montrouge en 2013.