Non sans humour, la Maison de Balzac a annoncé fièrement l’acquisition de la cheminée monumentale en bois sculpté autrefois dans la salle à manger de Balzac, rue Fortunée, à Paris. Réinstallée dans le cabinet de travail de l’écrivain, la pièce avait été acquise en 1846 par Balzac pour ses « sculptures très riches du siècle de Louis XIII », selon son propre inventaire. L’œil du poète a pourtant été mis en cause par plusieurs spécialistes du mobilier en bois sculpté qui y voient un remontage, sous Louis-Philippe, à partir de fragments de sculptures de différentes époques, provenant de stalles, de chaires ou d’autels. La valeur de l’objet est donc moins historique que littéraire puisque Balzac transposait la frénésie de l’amateur d’art dans ses romans, en particulier le Cousin Pons. « Mieux qu’une œuvre authentique, elle met au jour le processus romanesque du grand écrivain, et la force d’une imagination capable de transfigurer la réalité en véritable féerie », déclare le musée parisien.
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