Cela fait quasi trente ans qu’il n’avait pas exposé dans une institution de la capitale. Trois décennies de dédain du landerneau parisien qui avait rejeté, dans les années 1990, la figuration libre et ses hérauts. Aussi l’exposition « Hervé di Rosa et les arts modestes », organisée par la Maison rouge, fait-elle figure d’événement. Volubile, prolifique, débordante, l’œuvre
de l’artiste sétois ne laisse pas indifférent. Elle donne le tournis, fait zigzaguer la pupille telle une boule de flipper. Révulse aussi parfois. Aussi la Maison rouge a-t-elle choisi de la prendre de biais, en la contextualisant non pas dans une époque – l’erreur aurait été de la figer dans les eighties – mais dans un état d’esprit, celui des arts modestes, cette expression-valise qui permet à l’artiste de régater du côté de l’art populaire et de l’art brut, en canotant aussi dans l’underground. Pour Di Rosa, le modeste n’est ni un genre ni un mouvement. Surtout il n’est pas cheap, même lorsqu’il prend la forme d’une boule à neige, d’un appât pour…