Dans la réflexion actuelle sur l’histoire de la forme exposition, une modalité a longtemps été condamnée aux musées d’histoire naturelle et qui pourtant semble résonner à nouveau avec notre époque : le diorama. Des paysages littéraires de Dominique Gonzalez-Foerster (Dia Art Foundation à New York, en 2009) à l’exposition « Deep Screen » du collectif It’s Our Playground (Centre d’art du Parc Saint-Léger à Pougues-les-Eaux, en 2015), les enjeux se sont déplacées de son rôle de reconstitution idéologique à la vitrine, considérée comme l’ancêtre de l’écran. Laurent Montaron fait en quelque sort la synthèse : « Cette façon de ne pas laisser rentrer le spectateur permet de rappeler que l’art n’est pas que matérialité, il est cosa mentale, souligne l’artiste. La vitrine des magasins est une technologie du désir par empêchement. Cela interroge notre manière actuelle de voir des expositions, le plus souvent à travers des images sur Internet, et notre rapport à l’expérience tout court. Désormais, l’important n’est plus de comprendre mais d’être au courant. L’information n’est alors pas un contenu mais un contenant ». C’est pourtant ce constat qui…
Laurent Montaron met la réalité à distance
Si le diorama est l’archéologie des expositions vues sur nos écrans, Laurent Montaron réactive ce procédé pour confronter l’histoire des techniques de vision et d’enregistrement à un champ d’ondes magnétiques : la science se dispute ainsi à la magie, aux corps conducteurs et aux pratiques divinatoires. L’artiste expose en ce moment à Paris, à la Fondation d’entreprise Ricard et à la Galerie Triple V.