Il est des gens capables de déplacer des montagnes. La mécène tunisienne Olfa Rambourg et l’historien d’art Ridha Moumni sont de ceux-là. Il leur a fallu des trésors de patience et de ténacité pour monter en moins d’un an l’exposition « L’éveil d’une nation, l’art à l’aube d’une Tunisie moderne (1837-1881) », au Palais Qsar es-Saïd, à Tunis. L’opération est, à tout point de vue, une première en Tunisie : dans son montage public privé, dans son budget – 800 000 euros, du jamais vu dans le pays –, et dans ses ambitions intellectuelles.
Tout commence lorsque l’ancienne galeriste Elizabeth Krief, vice-présidente de la Fondation Rambourg, présente l’historien d’art Ridha Moumni à Olfa Rambourg, présidente de la Fondation éponyme. C’est le début d’une amitié entre ces deux Tunisiens, jeunes, brillants, qui ont envie d’aider une société tunisienne frappée à la fois par l’amnésie et la sclérose. La première a créé avec son époux une fondation aux lendemains de la…